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82 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

brune et ses cheveux noirs qui frisaient mieux que des baguettes de tambour. A côté de lui le Paul ne comptait plus guère, même avec sa ceinture bleue. Quant au pauvre Louis, il ne comptait plus du tout.

Si la Frisée revenait du marché avec ce panier qui lui cassait le bras, ce n'était pas pour le chien de Jean de Nivelle. Les Gallois devaient dîner. On avait pensé aux Nolot, mais, à moins de manger dans la cour, on ne pouvait pas tenir plus de sept ou huit autour de la table. Et puis les Nolot n'habitant pas dans le même quartier, Cougny les voyait moins souvent.

C'était le premier grand repas que l'on fît depuis l'ar- rivée de Ponceau, qui remontait à huit jours ; ce ne serait pas le dernier, mais il ne fallait point perdre son temps. Pour l'argent Cougny était là ; ses six mille francs n'avaient pas complètement fondu. Après il resterait avec ses rentes ; si elles ne suffisaient pas, il entamerait le capital — Mar- celle ne disait pas non, — en riant. Elle voulut d'abord s'occuper de la cuisine, mais vers trois heures de l'après- midi, comme Juliette venait d'entrer elle en eut assez. Elle dit à la Frisée :

— Il fait trop chaud. Et puis vous êtes meilleure cuisi- nière que moi. D'ici huit heures du soir, vous avez du temps devant vous.

Depuis une huitaine surtout, Juliette pour ainsi dire, ne bougeait plus de chez Cougny. On s'étonnait qu'elle n'y couchât point ; M'"^ Frébault affirmait que ça n'allait pas tarder. Ponceau ne se gênait pas plus avec elle qu'avec les vieux, seulement ce n'était pas pour s'en moquer. On voyait qu'il avait l'habitude des femmes, à la manière dont il faisait marcher Marcelle : il est vrai qu'elle était

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