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SEPT HOMMES 865

délicat qu'en nos jours magnifiques, nous avions recueilli... Et nul fossoyeur ne réclamant son cadavre, il se décomposa entre nous, jusqu'au moment où l'épouvante de cette im- monde veillée finit par nous chasser... Ce jour-là, où t'en es-tu allée ? Vers quels rivages, vers quels déserts ? Je te le demande... Et maintenant, où es-tu ? Est-ce le sommeil, est-ce un sénile amour, est-ce l'insomnie ou le chagrin qui te tiennent, et en quels lieux faut-il que tu respires ? Nathalie, moi qui sentais, jadis, mon âme pour ainsi dire engloutie dans l'âme unique de notre amour, je tends les bras vers l'inconnu qui nous sépare...

Aucune voix ne s'élève pour apaiser ma plainte, et j'étouffe...

Les ombres passent et repassent... Des robes,... des robes... toujours des robes... Et vers ce tourbillon, je jette des cris que personne n'entendra, à quoi rien ne peut répondre... Ma fatigue et mon anxiété s'irritent l'une l'autre.

Des robes,... des robes,... Florence, à son tour... Florence encore... Car elles vont toutes revenir, toutes... Florence !

Je t'appelle aussi, douce amie qu'une fièvre impérieuse arrachait à tes devoirs d'épouse. Notre première caresse, nous l'échangeâmes un soir que ton mari, dans sa belle confiance, nous avait laissés seuls. Les portraits, appendus au mur, de tes parents et de ton enfant mort, virent notre honteuse approche. Et tu murmurais : " non, pas ici, pas devant eux ", cependant que tes lèvres cherchaient à me rendre le baiser dont je les avais fouillées.

Et jusqu'au dernier jour, pour toi sentimental et craintif, l'adultère te jeta sanglotante au seuil de la chambre où

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