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SEPT HOMMES 843

me ferait cent misères, avec le châtelain qui ne me saluerait pas.

Puis, à la gare, l'arrivée du train qui amène les amis, un petit nombre d'amis. Leurs figures que j'aime, leur odeur parisienne un peu acre, — et moi qui sens bon la campagne. Et la joie de les avoir dans ma maison, tous : l'ami qui se perd, qu'on cherche, qu'on appelle à l'heure des repas, endormi qu'il est, le farceur, avec les souris du grenier ; l'ami qui égare mes bouquins et celui qui découvre la nature ; le pleurnichard ; celui qui veut faire le méchant et qui, par son soin de déplaire, n'est que le plus touchant de tous.

Les voyages, aussi, — à Paris où sont les éditeurs, la gloire et le stupre ; — à la ville la plus proche, pour le notaire au nez tors ; — par delà les frontières, pour chan- ger contre une autre la mélancolie qui, lente, m'enveloppe. Et le retour après dix heures, dix jours ou dix mois. Devant la gare, le cheval que le cocher fait hennir ; la route, ensuite, dont les arbres sont restés à m'attendre. Soudain, là-haut, apparaît la grosse maison que j'adore et dont, comme un enfant, je saluerai tous les recoins.

Enfin, — qui sait ? quoi que j'en aie, la grille un jour grande ouverte à la fée qui viendra m'attacher à jamais au château ou qui, d'un coup de sa baguette, le renverra dans le pays des rê%es, — dont il faudrait d'abord, qu'il descendît.

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