Page:NRF 8.djvu/759

Cette page n’a pas encore été corrigée

l'épreuve de FLORENCE 753

jésuite où l'on célébrait la fête de Pâques, toutes colonnes gantées de damas pourpre, n'était que fleurs, flammes et ors et une ardente odeur païenne l'emplissait comme un vaisseau de par- fums. Une guitare grinçait sur le quai, la nuit tombée. Quels bas attraits ! Gemment y résister ?

��II

��Il part donc. Je le vois marcher dans le vent, sur le pont de " la Prinzess Heinrich ", le bateau allemand qui, au nez de nos compagnies, fait le service de la côte, le même qui me portait l'autre année. Tout y est allemand, depuis les garçons jusqu'aux passagers. D... doit souffrir autant que moi de leur grossièreté bruyante ; elle le rend déjà moins hostile aux " Latins ". Il se gardera bien de méjuger d'une race puissante, riche de forces vives et susceptible de culture ; mais chez elle, sans doute, les parvenus de fraîche date sont- ils plus nombreux que chez nous et envoie-t-on à Monaco les plus vulgaires .? Tous se sont embar- qués en chœur, ils occupent le pont, ils rient, ils fument, ils sont les maîtres. Ils n'ont d'yeux que pour les hautes cîmes des Alpes qui ferment l'horizon et seulement pour les plus hautes, celles qu'argentent les neiges éternelles — et pas un regard pour la mer.

�� �