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l'épreuve de FLORENCE 751

contre de si extravagantes théories. Derrière la culture dite classique, cette déesse gréco-romaine que l'on dit présider à l'art — et en vain la dépouille-t-il de la surcharge d'ornements dont les esthètes l'accablèrent! des draperies académiques dont l'affublent les professeurs! — il dénonce deux ennemis : esthétisme et académisme. C'est l'aca- démisme qu'il redoute à Rome — et c'est l'esthé- tisme à Florence. Dans cet état d'esprit, vous comprendrez que l'Italie fût le dernier pays dont il se souciât d'aller prendre l'air.

Il disait vrai au moment qu'il se défendait devant nous d'en avoir jamais subi "l'attirance " ; — il prononçait le mot tout à fait ironiquement. Il se refusait à perdre son temps à un " périple de musées ". Il connaissait les chefs-d'œuvre du Louvre, et pour le reste, ajoutait-il, la photo- graphie suffisait. Et nous avions beau lui repré- senter, outre l'importance d'une confrontation directe, le charme du pays, la qualité de l'atmos- phère. " Trop de charme, répondait-il, trop de beauté ! le pays même est un musée. Je n'ai que faire de repenser des paysages déjà si fort pensés par des hommes de génie et par des gens de goût ! " Le fait est que les gens de goût abon- daient dans son entourage, dont la conversation formait un rappel indiscontinu de sensations et d'émotions comparées, un dialogue où la colline d'Assise faisait écho au Pincio et le Palais des

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