68 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
jamais senti se reposer avec une joie et une quiétude parfaites sur aucun objet — ni sur aucune personne, excepté sur vous. — Quand vous êtes dans ma chambre, mes pensées ne s'envolent plus par la fenêtre : tous mes sens se concentrent sur vous. L'anxiété que vous exprimez dans votre dernière lettre, au sujet de nos amours, m'est un immense plaisir ; néanmoins, il ne faut plus vous laisser importuner par de semblables réflexions ; de même que je ne croirai plus jamais que vous puissiez être en pique avec moi. — Brown est sorti, mais voici M" Wylie ; ^ sitôt qu'elle sera partie, je serai réveillé pour vous. — Souvenirs à votre Mère.
Votre afi^ectionné
J. Keats.
XXV
Ma chère Fanny,
Je me sens bien mieux ce matin que la semaine dernière : en réalité, mon état s'améliore un peu chaque jour. Je compte bien faire une promenade avec vous le i®"" mai. D'ici-là, quoique j'endure une captivité digne de Babylone, je ne serai pas
' Belle mère de Georges Keats. Le " mais ", plein de signification, indique que l'absence de Brown était encore plus ou moins, comme il est naturel, une condition à la présence de Miss Brawne.
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