Page:NRF 8.djvu/700

Cette page n’a pas encore été corrigée

694 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'art et qui empêchent qu'elle parvienne en tout ou en partie à l'immortalité.

��II

��" Pour réagir contre une littérature qui porte en elle des germes de mort qui peuvent contaminer à la longue les plus purs écrivains, il faut que les auteurs qui savent que le grand art ne peut exister dans le mal, tel que l'Eglise le définit, fassent des œuvres si belles qu'elles détournent des autres œuvres.

" D'un autre côté, que beaucoup de pieuses gens n'aillent point, comme elles ont déjà fait, hélas ! juger avec un superbe dédain et une coupable présomption des œuvres admirablement chrétiennes. C'est un péché d'orgueil que de croire que l'on peut répudier à première vue une œuvre qui a demandé à son auteur des années de méditation. Que ces pieuses gens essayent patiemment de s'éduquer, et si elles ne sont point nées pour l'art, qu'elles recherchent la compagnie des grands hommes de science qui ne manquent point à l'Eglise. Dieu étant la fin de tout, il ne faut point qu'un homme s'égare dans une voie qui ne lui est pas destinée. Si donc la lettre et le chiffre sont deux moyens voulus de Dieu, il ne sied point que celui qui est né pour le chiffre fasse tort à celui qui est né pour la lettre et inversement.

" Que non plus, et par une bien courte vue, les écrivains catholiques n'aillent point se mésestimer, s'insulter, s'attaquer entre eux, sous prétexte que leurs opinions politiques diffèrent.

" Une jeunesse est debout qui est avant tout catholique : Vallery-Radot, André Lafon, François Mauriac, pour ne nom- mer que ses chefs ; et des adolescents de beaucoup de talent les suivent qui collaborent aux Cahiers de F Amitié de France, aux Intimités et ailleurs.

" Déjà nos adversaires se plaignent que la pudeur envahisse la

�� �