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LES POÈMES 693

restrictions. Ne va-t-il pas la repousser ? Qu'a-t-il à faire de louanges motivées ? A une enquête du Journal La Croix sur l'immoralité dans l'art, voici la réponse qu'il fit et qui coupe court à toute critique. Je dois à nos lecteurs de la citer ici en entier :

" DE l'immoralité ENVISAGEE AU POINT DE VUE LITTERAIRE

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��" La littérature immorale est celle qui est en désaccord avec les lois de l'Eglise catholique, c'est-à-dire avec la vérité et, par conséquent, l'ordre et la beauté.

" Tout ce qui est contraire à cette vérité est faux ; donc laid en morale et en art,

" Cela ne veut point dire qu'une œuvre en partie immorale ne puisse contenir des beautés. Ainsi l'œuvre de Ronsard, d'Hugo ou de Baudelaire. Mais ces beautés n'existent qu'en raison de ce qui les relie à Dieu, et il n'est point permis à tous de les découvrir sans danger.

" Il est intéressant que certains antiques aient en quelque mesure cette relation ou permanence diffuse de la première révélation, tant il est difficile au païen même de se déprendre de Dieu. C'est de là que provient, par exemple, toute la beauté des Grecs : dans Homère cette fréquente chasteté et cette louange du paysage dans Théocrite et ce respect du lit nuptial chez leurs tragiques.

" C'est une chose rare que la relation complète de l'œuvre avec la vie éternelle. Cependant l'auteur de la Chanson de Roland, Dante presque toujours, Cervantes, Shakespeare parfois, Racine et Lamartine souvent ; de nos jours, Claudel ou Louis Le Cardonnel nous oftent cet exemple.

" L'hérésie et l'obscénité sont les vers qui corrompent l'œuvre

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