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��LES POEMES

��Une enquête du journal La Croix et les Géorgiques Chrétiennes de Francis Jammes.

Que Francis Jammes soit un délicieux poète, nul je pense ne le conteste plus aujourd'hui. Il suffit d'entrouvrir le moindre de ses livres pour respirer un parfum singulier, composé de senteurs de mélisse et d'herbes fauchées. Il ne nous déplaît pas qu'il y ajoute un grain d'encens.

Qu'il soit un pur poète, nombre de ses vers en témoignent dont le sentiment nu ou tout épousé par l'image touche directement le cœur et rend le son juste du vrai.

Que parfois même il soit un grand poète : sans nul doute ! Nous en trouvons la preuve dans maints élans lyriques, venus de loin et qui nous soulèvent de terre, sans plus nous laisser retomber. Relisez la grande élégie " Quand mon cœur sera mort d'aimer " ou les " Prières ",

Voilà, qui est acquis, je tenais à le déclarer dès l'abord. Mais que, désormais, ses ouvrages, par le fait d'un " génie " qui ne lui est plus dénié, échappent à toute discussion pour ne relever que du jugement de Dieu qui lui-même les dicte : cela nous ne pouvons l'admettre quant à nous, et les Géorgiques Chrétiennes, qui forment dans l'ensemble un important poème, seraient- elles cent fois plus importantes et plus belles que pour rien au monde nous n'abandonnerions le droit d'y aller voir et d'éprouver de près leur importance et leur beauté. Aussi nous voilà bien embarrassés de cette corbeille de louanges que nous apportions au poète, mêlées, comme il convient, de nombreuses

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