Page:NRF 8.djvu/617

Cette page n’a pas encore été corrigée

MIGUEL MANARA 6ll

Les jours étaient durs, les jours étaient durs, bon

moine. Alors je dérobai, — pour nourrir sa douce bouche

de femme. La vie des galères me mangea lentement les os ; et quand mes jambes furent molles comme le linge

sous la pluie, on me jeta sur le rivage avec une paire de béquilles et je suis venu mourir ici, où Dieu m'a fait naître.

DON MIGUEL. — Seigneur, Seigneur, je vous

appelle de Capernailm. Seigneur, Seigneur, j'élève la voix au pays des

Gadaréniens ; Seigneur, Seigneur, me voici dans la contrée de

Génézareth ; Seigneur, Seigneur, je pense à vous aux confins de

Tyr et de Sidon ; Seigneur, Seigneur, ma voix vous arrive du pays

de Décapolis ; Seigneur, Seigneur, je crie vers vous de Bethsaïda ; Seigneur, Seigneur, venez à mon secours aux

confins de la Judée, au delà du Jourdain.

Amen.

(Au paralytique:)

Tu as beaucoup souffert des hommes, mon frère

Johannès. Et quel nom donnes-tu à Dieu, dans tes pensées }

l'appelles-tu Douleur, ou Justice, ou Vengeance.

�� �