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��LES REVUES

��Les Soirées de Paris sont un agréable "recueil mensuel", une "gazette" cursive et très vivante que rédigent MM. Guillaume Apollinaire, André Billy, René Dalize, Charles Serrés et André Tudesq. Le sixième numéro des Soirées de Paris, celui de Juillet, offre sous la signature de M. André Billy un portrait de Paul Léautaud, l'auteur de In Memoriam et du Petit Ami, l'original écrivain qui, chaque jour davantage, nous fait déplorer les circon- stances ou l'humeur par lesquelles il se voit retenu de publier un nouveau livre :

" La première fois que je vis Paul Léautaud — écrit M. André Billy — ce fut dans une librairie du boulevard. Il avait une barbe noire qui semblait postiche, une redingote noire, une cravate noire, et il était accompagné d'un chien noir. Il fît sur moi une impression triste "...

La seconde rencontre de Paul Léautaud avec son futur portraitiste eut lieu dans les bureaux du Mercure de France. M. André Billy s'aperçut alors que Paul Léautaud "avait ôté sa barbe"...

" Glabre, il évoque maintenant le vieil acteur de province, le curé défroqué, etc. Le modelé naturel de son visage, retouché par la quarantaine, est d'une nerveuse mollesse, sa peau d'un jaune ecclésiastique. Il porte des besicles, un col aux pointes évasées et une petite cravate de paysan qui va au marché. "

Voici quelques-unes des attitudes familières de Paul Léautaud :

" Quand il cause, Léautaud se renverse dans son fauteuil — un fauteuil ancien, de forme dite " médaillon ", et dont la tapisserie élève l'esprit bien au-delà du royaume des couleurs.

II

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