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NOTES 543

conclusion : " Il est vrai que nous sommes las de l'état d'esprit individualiste, dont le propos est de rejeter toute tradition, tout enseignement, toute discipline et de considérer l'artiste comme une sorte de demi-dieu à qui son caprice tient lieu des règles ; il est vrai que cette erreur, la nôtre à l'origine, nous est devenue insupportable. Cependant nous persistons à consi- dérer, du point de vue symboliste, l'œuvre d'art comme une traduction générale d'émotions individuelles. L'ordre nouveau que nous entrevoyons et que les expériences et les théories de 1890 ont fait naître, nous l'avons vu, de l'anarchie elle-même, s'appuie donc sur un régime de subordination des facultés à la base duquel se trouve toujours la sensation ; il procède de la sensibilité particulière à la raison générale. On ne saurait chercher le motif de l'œuvre d'art ailleurs que dans l'intuition individuelle. Dans l'aperception spontanée d'un rapport, d'une équivalence entre tels états d'âme et tels signes plastiques qui les doivent traduire avec nécessité. La nouveauté consiste à penser que cette sorte de symbolisme loin d'être incompatible avec la méthode classique peut en renouveler l'efficacité et en obtenir d'admirables développements. Et ce n'est pas le moindre avantage de notre système que de fonder un art très objectif, un langage très général et très plastique, enfin un art classique sur ce qu'il y a de plus subjectif et de plus subtil dans l'âme humaine, sur les mouvements les plus mystérieux de notre vie intérieure. " Certes, on ne peut mieux dire et je ne doute pas que les générations nouvelles n'approuvent ces saines théories et n'en soient déjà pénétrées ; mais je ne vois encore chez les derniers venus aucun ouvrage pour y satisfaire. H. G.

��JOHN BULL'S ISLAND, par J. Raymond Guasco (Edition du Temps Présent).

J ckver book... alerte, et qui amuse, et qui charme. Un livre

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