Page:NRF 8.djvu/537

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES S3^

��ESSAIS SUR LA SENSIBILITÉ CONTEMPORAINE,

par Raphaël Cor (Henri Falque).

Le volume de M. Raphaël Cor réunit trois études entre les- quelles n'existe qu'un lien assez fragile : l'une sur Nietzsche, l'autre sur M. Bazaillas et sa philosophie de la sensibilité, la troisième sur la musique de Claude Debussy ou plus exacte- ment sur M. Debussy et le snobisme contemporain. On se rappelle le bruit que fit cet essai lorsqu'il parut dans la Revue du Temps Présent et l'enquête qu'il ouvrit sur le " cas Debussy ". C'est la partie la plus combative de ce volume et la plus caractéris- tique.

On voudrait pouvoir isoler les deux éléments qui forment le titre de ce long article, je devrais dire de ce pamphlet. Il y a Claude Debussy et il y a le snobisme contemporain. Parce que la vogue mondaine a passagèrement fait sa proie de Pelléas, il ne s'en suit pas qu'il faille rejeter l'un avec l'autre et détruire le rosier pour tuer la limace. La Nouvelle Revue Française n'est pas plus tendre que M. Raphaël Cor pour les vapeurs que quelques ennuyés confondent avec de l'émotion littéraire ni pour les engouements qui font jeter des cris aux pécores. L'admiration des snobs est inutile et indiscrète. C'est une familiarité bruyante là où ne devraient régner que respect et jalouse amitié. Mais cette ferveur contrefaite se trahit rapidement en changeant constamment d'objet. Peu d'oeuvres, même austères, y échappent. On la voit aujourd'hui qui commence à mordre aux œuvres de Claudel. Il faudra, quelques années, supporter autour de celles-ci l'essaim brouillon des sots ; mais aucune phrase de Partage de Midi n'en sera flétrie, pas plus que n'en a été gâtée une seule mesure de Pelléas.

Il semble qu'aux yeux de M. Raphaël Cor, le seul fait que le snobisme ait pu faire rage autour d'une œuvre dénonce en

�� �