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LA LITTÉRATURE 489

de gré. Dans ces six chapitres une vingtaine de pamphlets sont analysés, avec des citations abondantes. Mais toutes les idées générales du livre tiennent dans la conclusion, qui est assez courte pour que je puisse la citer tout entière :

" Nous arrêterons l'étude des pamphlets contre Victor Hugo sur cette citation. C'est qu'elle comporte un enseignement. Chacune des générations littéraires qui se succèdent considère celle qui l'a précédée avec le regard méprisant que Victor Hugo et ses disciples accordaient au vieil académicien de Jouy. Le temps seul décide de la valeur des combattants et enre- gistre les véritables résultats de la lutte, mais peu de querelles eurent une telle âpreté, et nous ne voulions pas prouver autre chose. "

C'est tout, et, sur 384 pages d'analyses, c'est maigre. Evi- demment M. de Bersaucouït ne s'est pas proposé d'écrire, ainsi que Deltour, un livre sur les ennemis du poète. Mais en restant sur le strict sujet des pamphlets, ne pouvait-il abréger les citations d'œuvres insipides, nous mettre à même de retrouver un peu dans ce livre le goût critique qu'il a employé ailleurs, et répondre lui-même à un certain nombre de ques- tions élémentaires dont il laisse toute la charge à son lecteur? Tout au moins à ces deux questions : Quelle cause à ces pamphlets ? Quel effet de ces pamphlets i

Il est souvent difficile de faire le départ entre les raisons littéraires et les raisons personnelles qui peuvent soulever contre un écrivain une opinion. En ce qui concerne Racine, que beaucoup avaient tant de raisons de jalouser et de haïr, les secondes l'emportaient évidemment sur les autres. A plus forte raison pour Voltaire, dont la suprématie littéraire était au fond indiscutée de ceux qui le détestaient le plus. Pour les écrivains classiques il n'y a pas d'opposition violente entre leur forme d'art et l'éducation de leur public. Ils trouvent leur voie

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