484 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
nerveux et bref, aigu et un peu roide, moins souple que coupant : affilé, avant tout. Sur ceux de Florence, il a l'avantage du latin, toujours plus énergique. Enfin, vertu de l'ordre le plus rare, il varie ses couleurs avec les personnages.
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��Je vais le mettre plus haut encore : Il a inventé le portrait historique ; et c'est une plus belle gloire, à mon gré, que d'avoir écrit la plus éloquente des histoires. Au bout du compte, la vie des hommes nous intéresse bien plus que la vie des Etats ; surtout des hommes qui ont régné sur les autres hommes, à un titre quelconque. Car on peut arriver à peindre un homme ; et on ne peint vraiment ni ne raconte la vie des Etats : la poli- tique ou une fausse science, les deux ensemble le plus souvent, y ont toute la part que l'art n'a pas.
Les historiens nous sont bien moins précieux que les peintres de portraits : tant bien que mal, les Etats et le monde durent ; et les hommes s'en vont. Le beau peintre fait la grande histoire, qui est aussi le maître roman : il évoque une vie d'homme, il la ressuscite. Les beaux portraits ou les belles vies sont les plus belles histoires.
Il faut peindre des hommes. Le reste ne nous touche guère : parce que nous n'y saurions croire. L'histoire ne doit pas être faite, puisqu'elle ne
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