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CHRONIQUE DE CAERDAL 48 1

��OÙ Suétone est sans prix.

La mort de Néron : en deux chapitres, c'est le sublime du faux sublime. 11 n'y a pas de comédie plus étonnante : comme toute bonne comédie, elle finit par un mariage : le prince des comédiens se marie avec la mort ; et l'épithalame est digne de ces deux époux. Tous les cabots de la terre sont là, éternellement : les plus graves, les grands premiers rôles, encore plus que les autres : les comédiens de la foi, du génie, de l'art, de la haute politique : tous les faussaires qui ne savent pas l'être, ceux dont la nature a fait un faux dès la naissance, et où elle a imité sa propre signature, en ricanant; ceux qui étudient leur dernier soupir dans un miroir, et tous ceux qui voudraient chanter le : Qua/is artifex pereo^ quel artiste va mourir ! N'est- ce pas depuis ce chapitre, et dès ce mot là, que le nom d'artiste est la menue monnaie à l'effigie du cabotin } Presque tous les souverains se pourraient ceindre de ce laurier et de cette devise : Quel prince vous allez perdre !

Les six derniers chapitres de Vitellius : rien n'en approche pour l'ignominie sèche et bonne fille. L'opprobre bonhomme, plus qu'un autre est opprobre.

Tibère, crayon inoubliable. ^ L'ironie des tigres

  • Surtout, le chapitre LXVIII.

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