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MAURICE MAETERLINCK 447

intellectuelle qui est le propre de l'esprit français et qui l'éloigné d'un Maeterlinck. Mais c'est à cette dangereuse sincérité qu'il doit sa souveraine élégance, son aristocratie, et le rôle qu'il joue dans la civilisation universelle. La race française ne conçoit l'église que militante et qu'elle cherche Dieu ou la vérité scientifique elle refuse de s'arrêter en route par considération pour sa santé. A cette témérité intellectuelle qui fait son orgueil elle a sacrifié bien des choses. Pour obéir à cette sincérité envers l'Esprit n'a-t-elle pas détruit de ses propres mains l'incomparable réussite que fut sa culture du XVI P siècle ? N'a-t-elle pas aban- donné des doctrines et des croyances qui ont suffi à quelques-uns des plus grand esprits qu'elle ait pro- duits ! Ce n'est pas pour remplacer ces croyances par une rhétorique harmonieuse, mais si molle, où se fondent, en images renouvelées, les vieilles hypothèses immobiles de la philosophie orientale. Rhétorique pour rhétorique, celle de Bossuet a tout de même plus d'ampleur et de fermeté, et les élans de U Imitation, même pour ceux qui ne con- naissent pas l'objet de leur vénération, sont plus poignants, que tous ces appels à l'amour qui termi- nent les méditations de Maeterlinck. Il est vrai que U Imitation est trempée de larmes. Maeterlinck croit que l'âme humaine est faite pour être heu- reuse et son temps le croit avec lui.

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