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434 I^A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

vertus d'un autre ordre sont de mise. De La Princesse Maleine au Double Jardin^ Maeterlinck a fait le voyage vers soi-même que tout le monde entreprend, de vingt à quarante ans.

�� ��En vérité, ce fut un beau départ, et le voyage fut coupé de quelques délicieuses escales.

Quand, au retour d'un séjour à Paris, qu'il fit en compagnie de son ami Grégoire Le Roy après avoir terminé ses études, Maeterlinck, le fils du notaire Maeterlinck, publia Serres chaudes, il y eut une manière de scandale dans la bonne ville de Gand. Les journaux locaux s'amusèrent infiniment de ces vers symbolistes où, d'ailleurs, la pensée balbutie dans le vague des images précieuses et contournées. C'était le temps où La Jeune Belgique, Le Réveil, La Wallonie d'Albert Mockel, quantité de petites revues ahurissaient les gens raisonnables de Belgique en tentant de les initier à la littérature la plus nouvelle. De tous ces jeunes hommes qui se faisaient gloire d'être incompris, Maeterlinck semblait le plus hardi, et La Princesse Maleine, publiée d'abord à petit nombre d'exemplaires, et hors commerce, exerça la verve des journalistes du bon sens jusqu'aujour où parut dans Le Figaro le fa- meux article de M. Mirbeau qui déclencha le succès. Succès brusque et inattendu, mais que tout pré-

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