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366 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

russe ", dont parle Suarès, de " l'amplitude d'esprit ", dont parle M. Duhem, l'une et l'autre se trouvant fondues chez un Anglo-Slave tel que Joseph Conrad, en qui résonnent à la fois l'accent pétersbourgeois et l'accent londonien... Enfin je note une lacune beaucoup plus sensible : on sait que la longueur était un des caractères du vieux roman anglais et que ce caractère se maintint, à travers de Foë, Fielding, George Eliot, etc.. jusqu'à Dickens. Mais, après Dickens, avec un Stevenson, un Rudyard Kipling et la plupart des auteurs dont parle M. Roz, le roman anglais s'efforça à la brièveté et la short story devint l'idéal. Or M. Firmin Roz ne dit pas un mot de cette transformation, et ce silence est d'autant plus surprenant qu'il se produit en ce moment en Angleterre, avec un Arnold Bennett, un John Galsworthy, un Joseph Conrad, un Gissing, un Masterman, un Forster et toute une pléiade de jeunes romanciers, un mouvement qui tend à ramener le roman anglais à ses proportions originelles. Je me borne à mentionner à l'appui de cette assertion la longueur des dernières œuvres d'Arnold Bennett : The OU Vives Taie, Clayhanger et Hilda Lesways. De ces œuvres, ou de la réaction qu'elles représentent, on peut tirer toute une esthétique du roman et l'on ne saurait trop regretter que M. Firmin Roz soit passé à côté d'un aussi beau sujet sans le traiter.

C.V.

��MADELEINE JEUNE FEMME, par René Boyksve.

M. René Boylesve a repris l'histoire sobre et touchante de la Jeune Fille Bien Elevée au moment que celle-ci entre dans une nouvelle vie par un mariage de raison. C'est pour lui l'occasion de tracer le portrait de l'honnête femme, telle que l'entendaient nos parents. Elle n'a pas la vertu revêche, morose et vaniteuse, mais gaie, résignée et d'instinct. Sa force morale est grande.

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