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��LES ROMANS

��Anne Véronique par H. G. Wells, (traduction H. D. Davray et B. Kozakiewicz). '

Lorsque parut Jnne Véronique en anglais, l'œuvre fut louée justement, ici-même, par Michel Amauld. * Si j'en parle aujourd'hui, c'est surtout pour remercier Henry Davray et B. Kozakiewicz de nous en avoir donné une version française ; c'est aussi pour le plaisir d'admirer à mon tour ce livre curieux et charmant, ce beau livre.

" Ne cherchons pas ici le roman du féminisme, — écrivait Michel Amauld — mais la crise prolongée d'une âme féminine. '*

Il est surprenant, en effet, qu'abordant matière si compacte l'auteur ait su dès l'abord, avec tant de délicatesse, y tracer les limites de son sujet ; et qu'il ait conduit celui-ci jusqu'à son achèvement naturel, sans lui permettre de s'égarer dans les steppes de la théorie, qu'il côtoyait pourtant de si près. On pouvait s'attendre à quelque thèse inféconde et savante. C'est un livre humain, spontané, direct et probant ; un livre où des caractères typiques, sans rien perdre de leur signification générale, ne voient l'aisance de leurs mouvements paralysée par aucune conception à prioriste. Nul point de vue n'est abordé, nul débat soulevé, si ce n'est par urgence dramatique, en fonction et du fait même de l'héroïne. Tous les aspects de la " question ", si générale qu'elle soit et d'aussi loin qu'elle vienne,

^ Mercure de France.

  • Voir la Nouvelle Renjue Française du i" septembre 1910.

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