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LA CONQUE d'or 2^

Quant à la statue de Sainte-Foy, elle est tout à fait déplaisante. Bladé raconte quelque part, dans ses Contes de Gascogne^ que Foy était la fille d'un roi païen de la contrée, et qu'elle se convertit au christianisme. Sur la route où nous avons passé tout à l'heure, une inscription gravée dans le roc, commémore l'endroit où l'adolescente, en com- pagnie de plusieurs milliers de catéchumènes, souffrit le martyre et la mort. La légende ajoute qu'un jeune païen, nommé Caprais, touché par tant de grâce et de malheur, confessa le seul Dieu, et fut, après avoir enduré le supplice, à son tour canonisé. Saint-Caprais ! Je revois un petit village glissant au ras de la prairie, par un tendre ciel gris du commencement du printemps. Mais où vais-je m'égarer 1 Si je n'ai pas grande mémoire de ce récit, il en vient encore jusqu'à moi un faible parfum que ne dégage aucunement la fruste et rébarbative idole du sacraire de Conques, C'est probablement parce qu'elle est toute d'or qu'elle est fameuse, car ni dans le tour du vêtement, ni dans l'expression de la figure, je ne puis rien trouver qui m'émeuve. Je cherche en vain une naïveté ; je ne vois qu'une masse informe bossuée de cabochons vitreux, parmi lesquels quelques camées, quelques intailles incrustent des profils antiques. Si j'avais du goût pour cette sorte de contrastes, je pourrais m'appesantir à loisir. Le jeu est trop facile, et rien, à Conques, n'incline à

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