Page:NRF 8.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MATADOR DES CINQ VILLES 283

— Holà ! appela le Docteur. Une tête parut à une porte.

— Monsieur Buchanun est en haut ?

— Oui, jeta la tête qui disparut.

Nous grimpâmes un escalier obscur, et en arrivant au sommet nous fûmes presque repoussés en arrière par une autre porte oscillante.

Dans la pièce où nous pénétrâmes ensuite, un vieillard et un homme assez jeune étaient penchés sur une grande table en désordre, écrivant hâtivement et arrangeant des morceaux de papier de soie gris et des dépêches. Derrière le vieillard un jeune garçon se tenait debout, aucun d'eux ne leva la tête.

— Monsieur Buchanan est-il... ? commença le Doc- teur. Tiens ! vous voilà.

Le directeur était à la fenêtre, en chapeau et en cache- nez, et regardait dehors. Il avait à peu près le même âge que le Docteur ; une quarantaine d'années, et, de même que le Docteur, il était un peu bedonnant et tout rasé. Leurs accents écossais se mêlèrent dans les salutations qu'ils échangèrent, l'accent du Docteur étant le plus fort. Buchanan me serra la main avec une certaine courtoisie, montrant qu'il était bien habitué à recevoir des étrangers. Mais en tant qu'expert en causerie, il ne brillait pas plus que ses visiteurs, et nous restions là debout, près de la fenêtre, tout gênés au milieu de l'encombrement et du désordre de la pièce, pendant qu'à la table pleine de taches, les deux autres hommes griffonnaient et tournaient ner- veusement de petits bouts de papier.

Soudain le vieillard se retourna furieusement vers le jeune garçon :

�� �