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LE MATADOR DES CINQ VILLES 279

Il a eu besoin d'un aide. Eh bien, croyez-vous qu'il s'est mis à chercher quelqu'un dans le pays, quelqu'un qui nous aurait aimés et compris et qui aurait su jouer au bridge ? Jamais de la vie ! Le voilà qui file sur Cupar ou quelque part ailleurs, et qui nous revient avec un second Ecossais d'opéra nommé Mac Ilroy. Ecoutez-moi bien. Docteur ! Vous avez un dépôt à garder et gardez-le bien, sinon je ne vous paierai jamais votre sacrée note. Nous frapperons à la fenêtre ce soir quand nous rentrerons. En attendant, vous pouvez montrer vos gravures à Loring et prier pour moi. Et s'adressant à moi : " Voici un passe-partout. " Et sans plus de cérémonie, il se sauva rejoindre sa femme et ses enfants à la gare de Bleakridge. C'est de cette bizarre façon que je fus contraint de changer d'hôte.

��II

��Le Docteur et moi nous avions ceci de commun que nous manquions tous deux de familiarité. Sans doute nous étions pleins d'aménité, mais nous ne pouvions pas devenir amis intimes par un soudain acte de volonté. La conver- sation entre nous était malaisée, artificielle et par accès faussement familière. Il me fit visiter sa maison de céliba- taire, me montra ses gravures, quelques échantillons de rouge flambé moderne fabriqué à Knype, son whisky, son fameux fox terrier souvent primé, Titus, la plus riche biblio- thèque des Cinq Villes, et des photographies du Collège Marischal d'Aberdeen. Cela fait, nous retombâmes dans un mutisme absolu. Assis dans son cabinet de travail, avec Titus couché entre nous sur le devant du foyer, nous ne sûmes plus que dire ni faire. Quel dommage que la

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