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LETTRES A FANNY BRAWNE 26 1

qui les écrivit est capable d'endurer longtemps encore les agonies et les incertitudes que vous semblez si particulièrement faite pour inspirer. Que me servira de retrouver la santé du corps si vous ne m'appartenez pas quand je serai guéri ? Pour l'amour de Dieu, sauvez-moi, — ou bien dites-moi si le caractère de ma passion vous efFraye. Dieu vous bénisse encore.

J. K.

Non — ma douce Fanny — j'ai tort. Je ne veux pas que vous soyez malheureuse — et pourtant, je ne puis m'en empêcher! Il le faut, tant qu'il est une Beauté si suave. — Mon amour ! ma chérie 1 Adieu ! Je vous embrasse. — Oh ! la torture !

XXXV

Mercredi matin.

Ma Fanny chérie,

J'ai été me promener ce matin, un livre à la main, mais, comme d'habitude, je n'ai été occupe qu'à penser à vous : je voudrais pouvoir dire que c'était avec agrément... Je suis tourmenté nuit et jour. On parle de m'envoyer en Italie ! Je suis sûr de ne jamais guérir si je dois rester séparé de vous aussi longtemps : et pourtant... malgré toute la dévotion que je vous porte, je n'arrive pas à éprouver une entière confiance en vous.

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