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258 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

XXXIV

Mardi après-midi.

Ma Fanny chérie,

J'ai passé cette dernière semaine à marquer les plus beaux passages de Spenser à votre intention et me consolant plus ou moins en m'occupant à vous procurer un plaisir, si minime soit-il. Cela a éclairé mes journées. Je vais beaucoup mieux. Dieu vous bénisse !

Votre affectionné,

��XXXIV^

��J. Keats.

��Mardi matin.

��Mon Enfant chérie,

Je vous avais écrit hier, pensant voir votre mère. J'aurai l'égoïsme de vous envoyer cette lettre quand même, quoique sachant qu'elle vous fera un peu de peine, afin qu'elle vous fasse con- naître ce que mon amour pour vous peut me faire souffrir, et qu'elle vous porte à me donner votre cœur le plus complètement possible, moi dont la vie entière dépend de vous. Un pas de vous, un mouvement de paupière pourraient me briser Je

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