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DÉCOUVERTES 253

��TEMOIGNAGE

Je suis à peu près égaré dans un quartier que je connais mal, à la recherche d'une rue dont le nom même m'était inconnu jusqu'à ce jour. Je m'aperçois que j'ai perdu toute orientation. Le plus sage, maintenant, c'est de demander mon chemin.

Un homme, là-bas, arrive à ma rencontre; je ne sais pas encore si je vais m'adresser à lui ou en choisir un autre; j'attends de voir son visage...

Bien. Je peux accoster celui-là. Je ne risque pas de l'arracher indiscrètement à lui-même ; il n'est ni soucieux, ni affairé, ni méditatif. C'est un homme dont le métier doit être "d'aller en courses" ; il y va posément sans se hâter et non plus sans flâner.

Nous voici à portée de regards. Ses yeux se prêtent à ce qu'ils rencontrent avec bonhomie. Je n'hésite pas,

— Pardon, Monsieur, pourriez- vous m'indiquer la rue Dozulé, s'il vous plaît ?

Il répond à mon petit salut, s'arrête et empoigne sa barbiche, l'air perplexe.

— La rue Dozulé, la rue Dozulé, attendez donc... Ça doit être une rue neuve...

A ce moment, un livreur passe près de nous, une espèce de ballot aux reins et le nom d'un grand magasin sur sa casquette de cuir.

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