LES REVUES 205
d'écrivains et d'artistes. Léon Dierx célébra en vers Valvins, petit village voisin de Fontainebleau où est mort Stéphane Mallarmé. Et M. Henri de Régnier rendit hommage à l'auteur d'He'roJiaJe et de l'Après-midi d'un faune, en un discours dont nous retenons ce passage :
" \J Après-midi d^un faune, Hérodiade, les fulgurants Sonnets, maints autres poèmes, puisés aux sources les plus profondes et les plus transparentes de la poésie — je veux dire le Symbole et l'Allusion — sont là pour attester la beauté du rêve où se hasarda celui que nous sommes venus aujourd'hui saluer en sa gloire hautaine et vivante. A cette tâche, l'homme simple et prodigieux que fut Mallarmé consacra sa vie entière. Il renonça à tout pour n'être qu'à lui-même. Une seule chose lui appar- tint, qu'il défendit jalousement : la solitude, mais de cette solitude il consentait parfois, généreusement, à distraire quel- ques heures, et c'est pourquoi, pour quelques-uns d'entre nous, le lieu où nous sommes évoque de très chers souvenirs, car il fut un temps où cette porte hospitalière s'ouvrit à notre jeu- nesse. Là-haut, dans l'intime salon familial où une mère atten- tive et dévouée, et sa fille charmante, souriaient doucement aux visiteurs émus de se trouver là, Stéphane Mallarmé, la main tendue, accueillait avec une gracieuse, grave et noble bonté ceux qui venaient à lui, en ce même respect et en cette même admiration qui nous réunissent ici, à présent, avides d'écouter la parole merveilleuse et précise du maître, cette parole célèbre qui disait le sens secret et vrai de toutes choses et qui était toujours une parole de sagesse et de beauté. "
��Mémento : Mercure de France (i juin) : " L'Art et la Morale " par M. Jean de Gourmont ; et la première partie d'un roman de M. François Mauriac : " L'Enfant chargé de chaînes ".
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