l62 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Des primordiaux antagonismes
Dont je ne suis qt^un nouveau rhythme.
Ainsi r instinct de la puissance
Unit et divise les hommes
En attirant vers le triomphe
A travers les plans héroïques
La volonté dominatrice
De celui qui sera P ultime vainqueur
Le chef prédestiné, l'Antagoniste.
Certes, on ne saurait méconnaître dans ce poème de curieuses recherches rhythmiques, quelques morceaux profon- dément sentis... Mais là n'est point l'important pour l'auteur. C'est vers une émotion philosophique qu'il prétendait nous entraîner, sur les ailes de la poésie, vers la révélation de l'uni- versel. Devrons-nous lui avouer qu'une strophe justement musi- cale, la moindre strophe emporte plus loin notre pensée dans le monde métaphysique que tout un long poème d'idéologie didactique ? Que le tout de la poésie philosophique n'est pas de prouver mais de suggérer une preuve ? Enfin, que nous aimerions mieux le voir développer les dons sonores dont certaines de ses strophes témoignent, hors de l'abstrait ?
De la Marche à l'Etoile^, le poème effréné de M. Albert Londres, nous citerons pour l'exemple, ces quelques vers, et non pas les plus prosaïques :
Puisque enfin le soleil émerge et se répand. Puisqu'il en fjit dehors et que j'en ai dans Pâme, Et puisque tous les murs en portent sur leur pan. Et puisque les bijoux en brillent sur la femme.
' Sansot.
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