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église, d’ouvrir à l’âme un refuge. Celle-ci est si bien close et scellée qu’on ne sait par où l’attaquer. Outre qu’elle ne se replie sur rien d’intime ni de spirituel, à vrai dire, c’est une forteresse. Jamais, sans doute, appareil plus formidable de domination ne fut dressé. Elle est un parfait instrument de théocratie, j’entends au temporel, car l’esprit n’y a point de part. Saint-Sernin de Toulouse affirme l’unité du règne catholique avec une aussi redoutable tranquillité, mais sous la catégorie de l’entendement, si je puis ainsi dire. Il est une figure concrète du dogme, et m’incline au respect que commande toute construction intellectuelle bien liée. Au fond, chacune de ces deux églises complète l’autre admirablement. Or, tandis que je ne puis revoir Saint-Sernin sans y dénombrer infatigablement un chef-d’œuvre de distribution et d’harmonie, Sainte-Cécile m’écrase et me glace. La monotonie terrible du thème architectural, la massive plénitude des murailles, je reconnais que tout cela ne va pas sans grandeur, mais où le simple n’atteint qu’à l’énorme, et qui renverse toute échelle connue où l’on ait jusqu’à maintenant évalué la grandeur. Il n’est pas jusqu’à la teinte rougeâtre de la brique dont elle est faite qui ne la rende plus menaçante encore. Je ne doute pas que mes ancêtres albigeois, à qui elle fut imposée comme le signe sensible de la souveraineté papale, se soient gardés d’y reconnaître la Prosti-