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��CHRONIQUE DE CAERDAL VI

DE JOINVILLE

" Hais tous maux où qu'ils soient, très doux Fils,** dit le saint roi mourant à l'héritier du trône, Philippe le Hardi. Et encore, pour l'avertir de ne point abuser de son bonheur et de ses avantages, s'il en a : " On ne doit pas Dieu guerroyer de ses dons. " Enfin, ce roi qui a fondé inébranlablement dans la sainteté les droits de sa race au sceptre et à la couronne, veut que la vertu du monarque ne cesse jamais de les justifier : " Te doiz avoir et porter en tel manière, que tes confesseurs et tes amis t'osent reprendre de tes méfaits ^

Mots admirables, et qui sont aussi naturels dans Joinville qu'une statue sublime au porche des cathédrales, ou la beauté du grand ciel mou- vant sur les tours et le clocher. Toute parole de Joinville est à sa place dans la simple grandeur d'âme et dans la gloire de servir, comme Joinville vivant est au côté de son roi, si pur, si grand, et le premier des serviteurs dans le service de la vie.

C'est pourquoi, à quatre vingt onze ans, écri-

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