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JULIETTE LA JOLIE 133

ne pensaient plus de même : ils en pleuraient, au lieu d'en

rire.

M"* Clément se penchait sur Juliette, douce, pres- que maternelle. Elle était arrivée ce matin, vers dix heures. Elle aussi connaissait Juliette : fière, décidée à tout, n'était-elle pas capable de se tuer, sans rien dire ? Mieux valait l'aveu que la mort. M™^ Gallois, croyant que c'était pour une commande pressée, lui avait dit :

— Oh ! Mademoiselle, aujourd'hui, ce n'est pas la peine. Elle est malade.

Mais M"^ Clément tout de suite était entrée dans la chambre. Elle avait dit :

— Ma pauvre petite Juliette !

Juliette s'était mise à sangloter. Comment M°* Clément savait-elle, elle ne se le demanda même point. M™* Gal- lois, à son tour, avait tout appris.

Gallois tantôt restait assis, tantôt rôdait par la maison. Il n'avait plus qu'un bras, mais il aurait encore été assez fort pour écraser Ponceau, ce matin, s'il avait su. Il dit à François :

— Est-ce que Nolot travaille aujourd'hui ?

— Je ne pense pas. En tout cas le Paul est sûrement à la maison. Il se repose depuis la Toussaint, avant de de partir.

— Viens avec moi, dit Gallois.

Vers une heure la fièvre la prit. Elle voyait une plaine où croissaient les grands lys d'argent de la fontaine de Vauclusc. Un train passait qui les renversait tous, mais ils se redressaient l'un après l'autre, ou plusieurs à la fois.

Elle ne comprenait pas tout ce que lui disait M"' Clé- ment. Quelques mots seulement la frappaient :

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