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JULIETTE LA JOLIE I29

riaient plus. Elles auraient été embarrassées pour raconter ce qu'elles avaient entendu, les mots leur faisant défaut. Elles gardèrent pour elles leur secret.

Mais le lendemain matin, l'Agathe ne put y résister. Elle n'avait pas peur de M"* Clément, et la Léontine n'était pas venue travailler. Elle dit, en baissant les yeux :

— Mademoiselle, hier soir nous avons vu Juliette sur les Promenades. Et puis elle attendait quelqu'un,

M"*^ Clément eut envie de sourire. Mais elle fit mine de se fâcher pour répondre :

— Allons, de quoi vous occupez-vous ? Travaillez donc, cela vaudra mieux.

M"^ Clément avait eu assez de vivre et de souffrir pour elle-même. Elle ne pensait plus guère à Juliette depuis plusieurs mois, et ne comptait plus du tout sur elle comme ouvrière. Mais Agathe était entêtée. Elle con- tinua :

— Oui, Mademoiselle. Mais elle disait : Emmène-moi à Paris, parce que je ne peux pas rester ici, puisque...

Ici elle hésita.

— Puisque quoi ? interrogea M"* Clément qui, devinant soudain, devint toute pâle.

— Puisque je suis. . .

Mais non. Agathe ne pouvait pas prononcer ce mot. Elle rougit autant que M"* Clément pâlit, baissa le nez sur son ouvrage. La Marie écoutait, regardait. M"® Clé- ment leur dit :

— Je vais revenir tout-à-l'heure.

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