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JULIETTE LA JOLIE 125

debout dans un groupe composé des Frébault — ils avaient dû s'attarder à la gare et s'arrêtaient là un instant avant de rentrer chez eux, — de quelques voisines, et de la Frisée qui faisait de grands gestes et qui partit tout de suite en disant :

— Je cours chez le médecin. Cette fois-ci, je ne crois pas qu'il en réchappe.

Juliette comprit. Avant qu'ils eussent songé à la retenir, elle se mit à courir comme la Frisée, mais par des rues qui conduisaient à la maison de Cougny.

XVII

— Tais-toi donc, dit l'Agathe à la Marie. Marche doucement. Est-ce qu'on ne dirait pas Juliette ?

Les deux gamines sortaient de l'atelier à six heures et demie, en pleine nuit, et, pour rentrer chez elles, devaient longer ou traverser les Promenades. Souvent même elles ne prenaient pas ce chemin qui était le plus court : elles passaient par la ville, comme elles disaient, c'est-à-dire par la grand'rue. Elles portaient encore des jupes courtes, mais elles n'allaient pas tarder à les quitter. En attendant elles n'arrêtaient pas de rire, de se moquer, en sournoises, des gamins qu'elles rencontraient et qui les poursui- vaient. Ces jours-là elles rentraient un peu plus tard. Belin et Rabeux ne s'en inquiétaient guère, puisqu'eux- mêmes restaient dans les auberges le plus longtemps possible ; mais cela ne faisait l'afifaire ni de M"* Belin ni de M™' Rabeux qui voulaient tenir leurs filles serrées, comme M™^ Frébault l'avait fait pour son Louis. Elles leur disaient :

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