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JULIETTE LA JOLIE 121

Comme on entrait en ville, Léontine et François se rapprochèrent. Ils marchèrent de front. Ils tenaient à eux quatre presque toute la largeur de la rue qui a l'air de se rétrécir un peu avant le Pont des Canes. Le Paul resta à la gauche de Juliette à qui Léontine vint donner le bras.

— Tu étais donc fâchée ? lui demanda-t-elle.

— Non ! répondit Juliette agacée. Mais tu sais que nous allions souvent chez Cougny.

Le Paul, tout en causant avec François, écoutait. Léontine n'avait pas les mêmes raisons que lui de ne point insister.

— Alors maintenant vous y allez moins ? Ça ne marche donc plus ? Vous êtes fâchés ?

— Tu es tout simplement ridicule. J'y vais moins souvent parce que ça me plaît.

— Oh ! répondit Léontine, je ne te parle pas de ça pour que tu t'emportes !

Elle attendait que Juliette lui . demandât des détails sur l'atelier, sur M"« Clément, l'Agathe Rabeux et la Marie Belin. Mais elle resta muette. Pourtant elle lui dit :

— M"^ Clément doit bien souffrir aussi.

— Ah ! oui, dit Léontine. A cause de M' Perruchot. Mais pourquoi dis-tu : " aussi " ?

— C'est une façon de parler.

Les vêpres venaient de finir. Sur les seuils des maisons dont on ouvrait les portes l'après-midi malgré le vent, des hommes endimanchés et rasés de frais comme François, se tenaient assis ou debout. On sentait encore, d'un bout à l'autre de la ville, cette joie faite maintenant de tranquillité, et non plus, comme lors des

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