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��LA LITTERATURE

��Gustave Flaubert, par Louis Bertrand.

La nouvelle édition, sinon définitive, du moins considéra- blement enrichie, de Flaubert, doit, paraît-il, nous amener, les mois prochains, plusieurs études sur lui. Ce me sera une occasion d'en reparler. Il faut espérer que ces études ne seront pas toutes sur le mode purement admiratif, contribution pas toujours avantageuse à une mémoire, qu'il y en aura de sérieuse- ment critiques. L'édition Conard nous apporte une masse précieuse de documents sur la terre riche et lyrique où poussa l'art strict et discipliné de Flaubert. Désormais il sera impos- sible d'isoler l'œuvre de ses entours et de ses racines, de connaître ce qui fut préféré et produit à l'exclusion de ce qui fut sacrifié. Il arrive à Flaubert ce qui est arrivé au Parthénon : les fouilles ont déchaussé ses fondations, mis à nu, sous le marbre fait pour la lumière, les assises de pierre que l'archi- tecte n'avait prévues qu'enfouies. Nous ne pourrons plus séparer le monument de ce qui le supporte. Comme pour le Parthénon, les uns en trouveront Flaubert diminué et donneront cours à quelque mauvaise humeur ; les autres l'estimeront exhaussé et le sentiront qui rayonne davantage sur la matière qui le grandit. Nous verrons.

M. Louis Bertrand n'a pas prétendu nous donner une étude d'ensemble. Il a réuni dans son livre quelques morceaux séparés publiés çà et là dans des revues. Et ces morceaux sont excel- lents. M. Louis Bertrand réunissait beaucoup de conditions

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