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l'épreuve de FLORENCE IO25

noire, rose et blanche, dans la rumeur ensoleillée des cloches et des voix qui annonce midi. Il prend à témoin ce spectacle et ce bourdonnement joyeux. " Une réussite de la vie, voilà ce qu'est Flo- rence. Retirez-lui cette couronne de lumière, vous ne comprendrez plus...

" Et dire que j'ai craint ici la claustration des musées ! Avez-vous dû rire de moi ! Outre que les chefs-d'œuvre y sont étrangement dispersés et comme mêlés à la ville, à la matière commune de la ville, partout où ils forment concert, à l'Aca- démie, aux Offices, ils se présentent autrement qu'ailleurs, plus familièrement, sans morgue. Leur air natal les enveloppe, le même que l'air des églises, le même qui coule au dehors. On respire avec eux, à l'aise. On les surprend qui changent avec soi, suivant que le soleil se découvre ou se voile. Certes, aucun de ces grands artistes n'a fait le vide autour de lui, pour que nous l'abordions si droit après cinq siècles. Le plus solitaire de tous, c'est encore cet Angelico, un moine ; le plus fermé... — Nous avons pleuré avec lui.

" Quelle souplesse de vie dans cet admirable Florence !... Vous savez comme il faut courir pour joindre ensemble tant de merveilles. Et l'on ne peut éviter au passage ni les lettres d'or de l'Agence Cook, ni les placards des cinémas... Au

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