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l'épreuve de FLORENCE IO23

harmonise encore, comme elle commande l'unité ! A son approche tout se fond, il n'existe plus de contraires.

Marier la pierre brute du Palais-Vieux à la marqueterie du Campanile, le Palais Pitti à Santa Maria Novella, ce précieux jardin Boboli à l'église de Santa Croce et tout cela à la laideur moderne, c'est marier le grand Turc avec la république de Venise, pas moins ! Florence fait cela. Je com- mence à l'entendre, même dans son architecture et — osé-je vous le dire ? — je m'y plais...

" Parlons un peu de son architecture. Sans doute, je vous l'accorde de bonne grâce, ses monu- ments ne vous disent pas tout, ni même le meilleur de son génie : même dans la perfection, ils ont comme un faux air de bâtardise. Mais tout de même, ils sont nés là — et il y a des réussites. Je ne connais pas Saint Pierre de Rome, mais j'imagine — libre à vous de me réfuter — que sa place est à Rome et nulle part ailleurs et que l'architecture florentine n'a pas à lutter avec lui de poids, d'énormité et de richesse... Je la vois grave, imposante dans le Dôme ; mais surtout hardie, élancée ; j'y cherche et je crois y trouver une cer- taine désinvolture, une certaine subtilité qui n'est latine, ni romaine. Songez à la chapelle des Pazzi si nue, si blanche, avec ses apôtres de céramique, et sa coupole qui pèse si peu ! Songez au jet de

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