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��L'EPREUVE DE FLORENCE'

��VII

��Vous débarquez, la nuit déjà tombée. La voiture qui vous emmène vers le quai de l'Arno où vous fixez votre demeure, ne roule pas si vite que vous n'éprouviez au passage l'étreinte sombre de ces hauts murs. Etreinte noble, étreinte ferme, mais combien déjà plus humaine, combien plus cor- diale que l'étreinte des murs pisans ! Les bras, se raidissant, ne vous tiennent pas à distance, tandis que les mains serrent fort vos mains. Florence ne refusera pas sa sympathie à la succession des êtres €t des siècles ; elle prête une oreille non égoïste à leur chant ininterrompu... Son unité est si diverse !

Nulle torche aux murs, quand vous ressortirez, dans ces anneaux rouilles que vous voyez pendre aux façades, nul rougeoiement de torche pour guider votre marche entre tant d'antiques palais. Mais l'éclat blanc des globes électriques dont les feux rejoignent au bord des toits le flot lacté qui coule de la lune, ne choque pas comme un ana- chronisme en ces lieux... Vous tâtonnez dans la

1 Voir le nu;néro du I" novembre de la Nowvelle Re'vue Française.

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