978 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
��L'ASCETE
��— y^a't cloué ma yeunesse au vantail de ma porte. Elle me résistait ; mais mes mains étaient fortes Et maintenant je sais que le chemin est sûr^
Que je ne verrai plus s'ouvrir comme un fruit mûr Sa bouche tentatrice offerte à ma soif iT ombre Et que je puis enfin^ seul dans ma chambre sombre^ Poursuivre obstinément le rêve qui me fuit Sans entendre son pas approcher dans la nuit. Elle ne viendra plus au seuil de ma demeure Guetter F heure propice ou l'âme la meilleure Sent sa force se fondre ainsi qu'un nouveau miel ; Elle ne viendra plus sur mon épaule rude Dénouer ses cheveux^ pour que l'inquiétude De l'Idéal se change en désir de réel.
— Pourquoi m'as-tu clouée au vantail de ta porte ? fe marchais ignorante et douce dans le vent^ Prête h tendre ma main au geste du passant.
Que ne m'as-tu chassée lorsque l'ombre descend ?
Je me serais enfuie, vagabonde, et riant
De sentir mes pieds nus fouler tes feuilles mortes.
— Quelle est la voix lointaine et triste que j'entends ? N'est-ce que le murmure et la plainte du vent,
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