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92 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— Et maintenant l'heure est venue pour nous de nous séparer.

VIOLAINE. — Père ! ne dites point cette chose cruelle !

ANNE VERCORS. — Jacques, tu es l'homme que j'aime. Prends-la ! Je te donne ma fille Vio- laine ! Ote lui mon nom.

Aime-la, car elle est nette comme l'or.

Tous les jours de ta vie, comme le pain dont on ne se rassasie pas.

Elle est simple et obéissante, elle est sensible et secrète.

Ne lui fais point de peine et traite-la avec bonté.

Tout est ici à toi, sauf la part qui sera faite à Mara, selon que je l'ai arrangé.

JACQUES HURY. — Quoi, mon père, votre fille, votre bien...

ANNE VERCORS. — Je te donne tout en- semble, selon qu'ils sont à moi.

JACQUES HURY. — Mais qui sait si elle veut de moi encore ?

ANNE VERCORS. — Qui le sait .?

(E/le regarde JACQUES et fait oui sans rien dire avec la bouche)

JACQUES HURY. — Vous voulez de moi, Violaine .

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