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d'aDDIS-ABEBA a DJIBOUTI 787

queue en paraphe, traverse une clairière devant nous. Je le suis. En quel roncier il m'entraîne ! mais où ne pas- serais-je point désormais r Sous les parasols poussent, en masses compactes, des yuccas aux pointes acérées et des buissons d'arbustes pareils au groseiller, dont l'abondant feuillage surchauffé a l'odeur de la citronnelle : le lende- main, mes vêtements en garderont encore l'acide et tenace parfum. Du fond du maquis qui couvre notre approche, j'aperçois enfin le cercopithèque qui circule paisiblement, à dix mètres au-dessus de nous, sur une grosse branche horizontale. De temps en temps, il grimace d'un air irrité, en redressant les touffes de poils blancs qui encadrent de favoris son visage noiraud et bougon. La balle de mon Lebel le fait dégringoler la tête en avant, les bras étendus, comme un paquet, qu'ensuite nous ne retrouvons pas. Peut-être, après tout l'ai-je raté.. — Couple de singes que nous découvrons non loin, abrités à la discrète au milieu d'un buisson creux, enlacés et assis à la fourche de deux branches. Je fais le geste de lever le bras: à l'instant, ils se sont effacés. A la place où ils reposaient, je trouve sur la fourche, un petit palier de brindilles tressées, une sorte de siège étroit, tout juste de quoi appuyer leur derrière, la longue queue pendant au-dessous.

Retour sous la chaleur impitoyable. Fondu et brisé, je ne songe plus qu'au délice du tub qui m'attend au seuil de la tente. Le départ était fixé à midi : en arrivant au campement, j'y trouve les hommes qui traînassent, alour- dis par l'oisiveté et la sieste. Certains, assis sur les caisses, achèvent, à moitié ivres, d'épuiser la jarre de tetch achetée la veille au village soudanais. Pour qu'on s'occupe

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