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l'aventure éternelle 749

VI

Mais quel plaisir ai-je^ mes enfants, à chanter seul des souvenirs ? Cest quil me semble en ce moment que toute la terre en soupire...

Je ne suis pas seul, non, le vent donne une âme à ce qui m'écoute et, sur ces deux longs bords de route, incline r herbe tristement.

Je me souviens de ma jeunesse (et V herbe jusqu'au fond du jour pleure) hélas ! et de la tristesse de mon pauvre premier amour.

VII

Dhs r heure où naît puis apparaît le soleil dans son nid de flammes — le collège loin de mon âme — j^ allais courir champs et forêt ;

laissant Dieu vivre en ses Mystères que voulut me faire adorer ma mère, croyante apeurée, moi j'allais vivre sur la terre,

sauvage enfant et délivré de toute illusion première sur un Ciel aux enfants ouvert, si leur cœur est déses- péré.

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