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726 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Dans sa première lettre Tolstoï discute sérieusement Man and Superman ; mais la seconde est de moins bonne humeur. Elle fait, en terminant, une allusion aux lignes citées plus haut: " Je vous avouerai franchement que les paroles finales de votre lettre ont produit sur moi une fort pénible impression ". Ber- nard Shaw qui a livré ces lettres à la publicité, s'imaginerait-ii qu'adressée à un octogénaire une telle plaisanterie fût de bien bon goût ?

��Le numéro de janvier de VOccident publie un article de Raoul Narsy 'Nova et Vetera où l'auteur sépare courageusement la politique de la littérature. En voici la conclusion :

" Qu'on nous entende bien. Nous ne sommes pas suspects, j'imagine, d'estimer au dessous de leur mérite la pléïade d'écri- vains qui entourent M. Charles Maurras. Nous rendons hom- mage à leur vaillance et justice à leur talent. Nous ne songeons même pas à leur opposer nos titres, lorsque nous les voyons si ingénument s'approprier, sur l'ordre français et la tradition nationale, le monopole d'idées et de doctrines qui n'ont peut- être nulle part comme à VOccident trouvé de formules plus fermes et plus exaltantes. Nous ne pouvons du moins pas admettre qu'on les mutile en se les annexant, ni qu'on les stérilise sous prétexte de les ennoblir. Certes, nous n'assistons pas sans regrets, nous l'avouons, à cette campagne de belles et lucides intelligences pour minimiser la critique et la réduire à la condition d'une apologétique du néo-monarchisme. Il nous plairait qu'on nous répondît en se prévalant hautement de ce dessein. Nous n'avons rien à y démêler, à la condition qu'il soit avoué et qu'il soit notoire. Nous n'aurons rien à y reprendre, dès que la critique d^action française, assumant ostensiblement ses responsabilités, renoncera à nous donner, comme des conclusions intrinsèque- ment déduites, ses sympathies ou ses aversions préétablies, et à

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