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NOTES 723

Mentionnons des portraits de Shakespeare, de Goethe et surtout de Dante, tracés avec grandeur et justesse par Friedrich Gundoff dans le Drittes Jahrbuhfiir die geistige Betcegung.

��Revues Françaises.

A propos du livre de M. W. Berteval, le Théâtre d^ Ibsen, M. Louis Nazzi écrit dans Comœdia :

" Le silence s'est fait sur Ibsen et sur son œuvre. D'abord, prudemment, on ne le joue plus ; on évite avec soin de parler de cet écrivain de là-bas ; citer le nom d'Ibsen, dans une étude, est une preuve évidente d'ignorance et de mauvais goût : cela sent son provincial d'une lieue. Ibsen est un auteur classé, catalogué, enterré avec les honneurs. Pourquoi écrire encore sur l'auteur de Solness le Constructeur ? On a fait pour lui tout ce qu'on devait faire. Au suivant ! Si vous connaissiez votre métier, jeune homme, vous célébreriez Bernard Shaw, " le Molière du XX^ siècle ", en cinq feuilletons ! Bernard Shaw est le génie de l'actualité. Dépêchez-vous, avant qu'un autre ne le remplace !

Je parlerai d'Ibsen, malgré tout... Nul plus que lui n'a souffert des socialistes et des partisans. Tant qu'il fut debout, il s'opposa de toutes ses forces aux interprétations erronées, qu'on publiait de sa pensée et de ses drames. Il s'emporta toujours contre ceux qui ne veulent voir en lui qu'un défenseur de thèses, un écrivain à principes, un fondateur de dogmes : " Qu'on s'occupe donc moins de ce que je pense, répétait-il avec amertume, et qu'on s'attache à ce qu'il y a de vivant dans mes personnages. " Il formula la même idée, en des termes plus nets, à M. le comte Prozor, son traducteur : " Mon cerveau a pu tandis que j'écrivais, être traversé de telles ou telles pensées. Mais tout cela n'est qu'accessoire. Le principal.

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