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��REVUES

��Revues Allemandes

Un de nos amis auquel nous demandions de nous indiquer chaque mois les articles les plus importants parus dans les revues allemandes, nous écrit ces lignes que nous reproduisons, car elles sont d'un intérêt général :

'^ Je crains qu'une liste impartiale ne soit un peu monotone. En Allemagne l'intérêt public s'est nettement détourné de la littérature. Toute l'attention, toute l'activité de notre époque sont absorbées par les transformations scientifiques, politiques ou sociales, et dans les sphères moins élevées, par le sport et la technique sportive. Ce qui subsiste de souci esthétique se tourne vers l'art décoratif et la pantomime. La littérature y gagne, en tant que les snobs s'en retirent. Mais en particulier chez les auteurs de second plan, l'absence d'une ferme culture littéraire se fait sentir de manière évidente...

Ce n'est pas qu'aujourd'hui nous soyons pauvres. A côté de Stephan Georg qui dépasse tous les autres, nous avons une foule de talents qui apportent une très riche matière poétique : Rilke, Dauthendey, Hauptmann, Hofinannsthal, Thomas et Heinrich Mann, Hardt, Wassermann, Schaffner, Spitteler, E. Ludwig, Beer-Hofinann — pour n'en nommer que quelques- uns. Mais ils sont isolés et faute de pouvoir se rattacher à un centre vivant, ils se perdent sans rien pouvoir créer qui ait une continuité féconde. Chaque jour il m'apparaît plus clairement qu'un tel centre ne peut exister qu'en Stephan Georg, et que si elle ne se rattache à lui la vie de l'esprit ne peut trouver en

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