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7l6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

peines et " à donner des commissions pour le Bon Dieu " est bien un peu puérile. La fadeur de Berquin, de Bouilly ne saurait convenir à un écrivain qui composa des poèmes, intimistes le plus souvent exquis et qui vient, dans le présent livre, affirmer avec une fraîcheur touchante, un talent descriptif délicat.

E. P.

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��EXPOSITION DE MADAME MARVAL (Galerie Druet).

Jamais ensemble d'œuvres ne présenta si frappante unité. Et si l'on songe que c'est là presque toute la somme des travaux de l'artiste, on ne peut se défendre d'une sorte d'admiration en présence d'une volonté si précise et si inflexible. Telle M"'^ Mar- val posa cette volonté devant nous en 1900, dans son premier envoi la Minerve, telle nous la retrouvons dans ses tableaux les plus récents : une volonté de style. On peut se demander à ce propos, si le style n'est pas le couronnement de la maîtrise suprême et si, en le cherchant d'abord, l'artiste ne risque pas de laisser incultes ses meilleurs dons. — Si, avant de savoir former, on déforme ; si, avant d'avoir décomposé les richesses et les nuances du modelé vivant, on prétend le signifier par grandes masses ; si avant d'avoir étudié chacune des parties, on travaille à leur ordonnance... ne s'interdit-on point par avance toute dé- couverte intime, tout approfondissement ; ne va-t-on pas créer impromptu, une formule, un poncif et se vouer à une irrémédiable sécheresse ? Je reconnais que chez M""^ Marval le style semble en quelque sorte se confondre avec l'invention, que la grâce particulière de ses dons de dessinateur s'accorde avec son idéal préconçu de la forme ; mais je ne puis pas ne pas être gêné par l'évidence de certains de ses procédés, et entre tous de celui qui consiste à répéter dans un même tableau le même type humain envisagé sous des faces diverses : c'est obtenir à trop bon compte l'unité ; la composition est chose plus subtile. Certes M'"'^ Marval

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