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CHRONIQUE DE CAERDAL 667

fait, ni aux autres hommes ; mais bizarrement il croit à ce qu'il dit. Il n'est pas fâché de laisser voir son doute, touchant l'univers et tous les ordres de la foi ; mais il n'entend pas qu'on mesure le crédit à ses ouvrages, ni une suprême estime. Peu de princes sont nés auteurs plus que lui.

A tout moment, il donne l'idée d'un revenu, si l'on peut dire, enfin d'un parvenu à rebours. On dirait du noble vicomte qu'il est son propre des- cendant, qu'il ne s'en lasse pas, qu'il s'en doit enorgueillir par vocation, mais qu'il lui souvient pourtant d'avoir été anobli avec gloire. Sa vieillesse est belle : il est tout à fait dans son rôle. Il a pris l'habitude de régner, à tort et à travers. Pour un roi, qui reçoit dans une chambre, il est bienveillant. Il est noble. Il a sa juste hauteur. 11 est un peu sourd. Il n'écoute pas les autres : il les tolère ou les protège. Et il ne parle presque plus.

��Il n'est pas si plaisant, après tout, qu'on ne trouve plus Chateaubriand ni assez chrétien, ni assez royaliste. Plus royaliste que le roi, plus catho- lique que l'Eglise, Chateaubriand n'est pas homme à servir les deux institutions, en s'oubliant. A Rheims ou à Rome, c'est toujours lui qu'il voit, faisant le pape et portant le roi légitime.

Chateaubriand n'a de foi à rien. Croit-il ? Je ne

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