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l'annonce faite a marie 561

PIERRE DE CRAON. — Les deux sœurs qui soignent les malades, l'une toute jeune et l'autre très vieille,

L'ont parée et Mara a envoyé pour elle sa robe de noces.

Certes ce n'était qu'une lépreuse, mais elle était honorable auprès de Dieu.

Elle repose dans un sommeil profond

Comme celui qui sait à qui il s'est confié.

Je l'ai vue avant qu'on ne l'eût mise dans la bière.

Son corps est resté souple.

Oh ! tandis que la sœur qui achevait de la vêtir, le bras autour de sa taille,

La maintenait assise, comme sa tête retombait en arrière,

Telle que la perdrix encore chaude que le chas- seur ramasse dans sa main !

ANNE VERCORS. — Mon enfant ! ma petite fille que je portais dans mes bras avant qu'elle ne sût marcher !

La grosse petite fille qui se réveillait en riant aux éclats dans son sabot de petit lit.

Tout cela est fini. Ah ! ah ! ô Dieu ! hélas !

PIERRE DE CRAON. — Ne voulez-vous point la revoir avant que l'on cloue le couvercle ?

ANNE VERCORS. — Non. L'enfant renié S'en va furtivement.

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