506 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Samuraï, Setzu Koïzumi, dont il a quatre enfants, trois garçons et une fille. D'autre part, il entre dans l'université japonaise. Il enseigne l'anglais, d'abord à Matsué, puis à Kumamoto, enfin à Tolcio. C'est là qu'il meurt en 1904, après avoir écrit et publié une douzaine d'ouvrages sur le Japon.
Passons à l'écrivain. M. Joseph de Smet classe les œuvres de Lafcadio Hearn, au point de vue de leur valeur, en deux caté- gories : d'un côté, Feuilles éparses de littératures étranges, Chita, etc., au sujet desquelles il formule des critiques analogues à celles qu'a exprimées ici même M. Jean Schlumberger, d'un autre côté les études japonaises {Glimpses of unfamiliar Japan, Kokoro, Gleanings in Budha fields, Shadozvings, Kotto, Kwaidan. etc.) qu'il admire sans réserve. Loti, dans Madame Chrysanthème, s'est arrêté aux apparences. "... Pas beaucoup de cœur, dit Lafcadio Hearn lui-même en parlant de l'écrivain français, mais un cerveau magnifique et un système nerveux si extraor- dinaire qu'il fait revenir l'imagination aux conditions de la Grèce antique, lorsque les hommes avaient des sens plus par- faits qu'à présent... Je me demande s'il a jamais aimé, s'il pourrait jamais aimer dans notre sens à nous. Je pense que nous devons l'étudier comme un être à part. Ce qu'il dit des femmes japonaises est parfaitement, impeccablement exact, en tant q^u^ expression du témoignage des sens. Les sens de Loti ne peuvent pas plus le tromper que ne peut tromper une plaque photographique à la sensibilité de 100°. Il s'en tient aux sur- faces, sa vie est en surface. Il y a des êtres organisés dont le squelette est, non pas à l'intérieur, mais à l'extérieur ; il en est de même du siège de ses impressions... " Pour M. Joseph de Smet, le siège des impressions de Hearn est à la fois à l'exté- rieur et à l'intérieur. " Ceux qui ont dit que Hearn n'a pu voir le monde extérieur qu'à travers un brouillard et à l'état de formes vagues reçoivent un démenti à chaque page de ses œuvres. " Et, non seulement Hearn voit, mais il sympathise avec des âmes aussi étrangères que celles du Japon, il a le don
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