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504 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

intime et plus prenant ainsi. Que l'ombre de Mozart encou- rage chez nous une musique si discrète !

��H. G.

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��UNE REPRÉSENTATION D'ELECTRJ de So/>hc/e en grec (Châtelet).

Il faudra reparler de cette tentative. On craignait le ridicule. On a été surpris, ému. Il ne s'agit pas de juger les théories gréco-ruskiniennes de M. Raymond Duncan. Il nous importe peu qu'il scandalise Montrouge par son costume, qu'il ait été vraiment berger, que sa femme Pénélope tisse elle-même ses vêtements et qu'il prétende avec la danse régénérer l'homme moderne. Le fait est là : ou fumiste, ou apôtre, M. Raymond Duncan nous a donné de voir, non pas seulement une appro- ximative résurrection de VElectra de Sophocle selon la tradition obscure des théâtres grecs, mais un exemple frappant et nouveau de ce que la libre danse inscrite sur le flanc des vases peut ajouter de pathétique au texte de la tragédie, de ce que serait une tragédie de mouvement. Rien de plus beau et de plus émouvant, dans la rencontre d'Oreste et d'Electre, que la réponse rythmée de l'hexamètre à l'hexamètre, de la strophe à la strophe, marquée par le balancement des corps ! Il nous est permis de rêver une poésie dramatique dansée.

H. G.

��LAFCADIO HEARN, par .Joseph de Smet. — LA LU- MIÈRE VIENT DE L'ORIENT, par Lafcadio Heam, traduit par Marc Logé (Mercure).

Le premier de ces deux livres est une étude consciencieuse et documentée sur la personnalité et l'œuvre de Lafcadio Heam. — D'abord, l'homme. Né en 1850, dans l'archipel ionien, à Leucade, — d'où son prénom, — d'une grecque et

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